L’inflation désigne une augmentation durable et généralisée du niveau des prix des biens et des services dans une économie. Elle est généralement mesurée sur une base annuelle et exprimée en pourcentage. Lorsque l’inflation progresse, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue, car une même unité monétaire permet d’acheter une quantité plus faible de biens ou de services.
Le pouvoir d’achat constitue donc un indicateur central pour comprendre les effets de l’inflation. Par exemple, avec un taux d’inflation annuel de 2 %, un bien coûtant 1 euro aujourd’hui coûtera théoriquement 1,02 euro un an plus tard. À long terme, cette érosion monétaire pose la question de la capacité de l’épargne et des revenus à suivre l’évolution des prix.
L’inflation ne résulte pas d’un mécanisme unique. Elle peut être provoquée par des facteurs liés aux coûts de production, à la demande, à la politique monétaire ou encore aux échanges internationaux. On distingue ainsi plusieurs types d’inflation, selon leur origine et leur dynamique.
Inflation par les coûts
Inflation du coût des matières premières
L’inflation du coût des matières premières apparaît lorsque la hausse des prix des ressources essentielles, comme le pétrole, le gaz ou les métaux, entraîne une augmentation des coûts de production. Les entreprises répercutent alors ces coûts supplémentaires sur les prix finaux des biens et services. Les chocs pétroliers constituent un exemple classique de ce mécanisme inflationniste.
Inflation du coût du travail
L’inflation du coût du travail se produit lorsque les salaires augmentent plus rapidement que la productivité. Dans ce cas, les entreprises voient leurs coûts salariaux progresser et compensent cette hausse par une augmentation des prix. Ce phénomène peut conduire à une dynamique cumulative connue sous le nom de spirale prix-salaires, dans laquelle hausses salariales et hausses de prix se renforcent mutuellement.
Inflation des coûts d’intérêt
Lorsque l’inflation réduit la valeur réelle de la monnaie, les taux d’intérêt ont tendance à augmenter. Les entreprises dépendantes du crédit subissent alors une hausse de leurs charges financières. Ces coûts d’intérêt supplémentaires sont souvent intégrés dans les prix de vente, contribuant à une inflation additionnelle.
Inflation liée à la demande
Inflation de la consommation
L’inflation de la consommation se manifeste lorsque la demande globale des ménages dépasse les capacités de production de l’économie. Elle peut résulter d’augmentations de salaires, de facilités de crédit ou de prestations sociales élevées. Dans un contexte de plein emploi, cette pression de la demande se traduit par une hausse des prix.
Inflation des investissements
On parle d’inflation des investissements lorsque les entreprises, anticipant une croissance future favorable, investissent massivement au-delà des capacités de production du secteur des biens d’équipement. Cette situation entraîne une hausse des prix des biens d’investissement, qui se diffuse ensuite vers les biens de consommation.
Inflation des bénéfices
L’inflation des bénéfices apparaît lorsque les entreprises augmentent leurs marges dans un contexte de forte demande ou de concurrence limitée. Ce type d’inflation est caractérisé par une hausse des prix qui ne correspond pas uniquement à une augmentation des coûts, mais aussi à une volonté d’accroître les profits.
Inflation de l’État
L’inflation de l’État survient lorsque les dépenses publiques sont financées par la création monétaire ou par un endettement excessif auprès de la banque centrale, sans augmentation correspondante de la production de biens et services. Les dépenses militaires, les conflits armés ou certains programmes publics financés par le crédit peuvent favoriser ce type de dynamique inflationniste.
Inflation importée
L’inflation importée résulte de l’interaction entre l’économie nationale et l’économie mondiale. Elle peut apparaître lorsque des excédents commerciaux entraînent un afflux de capitaux étrangers sans augmentation de l’offre intérieure. Elle peut également être amplifiée par des hausses de prix à l’étranger, que les producteurs nationaux répercutent sur le marché intérieur.
Inflation selon son mode d’expression
Inflation ouverte
L’inflation ouverte se caractérise par une hausse visible et continue des prix. Les anticipations inflationnistes incitent les consommateurs à acheter plus rapidement et les producteurs à restreindre l’offre, ce qui accélère la circulation de la monnaie et renforce le processus inflationniste.
Inflation cachée
L’inflation cachée apparaît lorsque les autorités publiques tentent de contenir la hausse des prix par des mesures administratives, comme le gel des prix ou le rationnement. La pression inflationniste persiste alors sous d’autres formes, notamment à travers des pénuries ou l’émergence de marchés parallèles.
Inflation selon son intensité
Inflation rampante
L’inflation rampante correspond à une augmentation lente et modérée des prix. Elle est généralement considérée comme compatible avec une croissance économique stable et constitue une situation fréquente dans les économies contemporaines.
Inflation galopante et hyperinflation
L’inflation galopante désigne une hausse rapide et incontrôlée des prix sur de courtes périodes. Dans ses formes extrêmes, elle devient une hyperinflation, caractérisée par une perte massive de valeur de la monnaie et une désorganisation profonde de l’économie.